Préparez-vous à vivre un formidable festival urbain cet hiver. Du 31 janvier au 8 février inclus, Ostende accueillera la 17ᵉ édition du FFO, un festival du cinéma qui s’étale sur neuf jours avec, au programme, des avant-premières exceptionnelles, des œuvres marquantes du cinéma flamand et des films notoires signés par quelques grands maîtres internationaux de la réalisation. Cette édition sera cette fois présidée par Charlotte Vandermeersch. Nous l’avons rencontrée et bavardé à bâtons rompus sur l’amitié et la nostalgie… avec vue sur mer !
Ostende a ce petit côté avant-gardiste d’Ensor.
“Être ‘Master’ d’un festival, c’est un peu comme être le conservateur d’une exposition. Je me sens comme une ambassadrice, mais aussi comme la maîtresse de maison. Je participe aux réflexions sur le thème, je donne un sens et de la profondeur à l’invitation, je joue évidemment aussi dans la bande-annonce et je fais ma propre sélection. Je suis particulièrement fière de cet honneur. C’est toujours agréable de voir vos choix sur grand écran.”
Vous avez grandi et vous avez vos racines dans les Ardennes flamandes. Ostende a-t-elle toujours été votre meilleur ‘deuxième’ choix ?
“Ostende, c’est l’histoire de ma vie. Mes grands-parents s’y sont installés en 1975. J’y viens donc régulièrement depuis ma naissance. Ostende est très vite devenue pour moi synonyme de réunions de famille, empreintes de joyeuse convivialité. C’est un endroit formidable à mes yeux. De par son authenticité. Sa modestie aussi. Progressivement, la ville a commencé à accueillir des festivals comme Theater aan Zee ou le Festival du Film. Ces deux événements ont pris une grande ampleur ces dernières années, au point de collaborer. Cela a permis de faire la jonction entre l’été et l’hiver. Ma meilleure amie s’appelle Shannah Zeebroek, du Café du Parc. Ostende pour moi, c’est une tranche de nostalgie avec vue sur mer.”
Si Ostende était un film, quelle sorte de film serait-ce ? Une tragi-comédie ou un film sombre et mélancolique ?
“Un film à mi-chemin entre un réalisme cru et un fantastique absurde (rire). Ostende est une ville où chacun se sent chez soi. Pas snob pour un sou et sans fioritures. C’est comme ça que je la vois. Les charmes de la Langestraat. Le Lafayette. Le Rialto jadis. Ostende a ce petit côté avant-gardiste d’Ensor, avec une âme soul. Marvin Gaye y avait sa place. Tout comme Arno évidemment.
Je suis une enfant de la mer et de ses remous, des punks et des nomades urbains.
J’aimerais connaître vos endroits préférés à Ostende. Plutôt la chaleur d’un ‘coffee bar’ ou la plage désolée en hiver ?
“La bande-annonce du FFO a été tournée sur la plage où je passais beaucoup de temps quand j’étais jeune. Je profitais du calme de l’entre-saison. Je n’aime pas trop l’affluence estivale. Je préfère me balader et prendre un bon bol d’air le long de la ligne de marée. Chanter, bavarder, verser une larme… J’aime me planter face à la mer au-delà du club de surf ou me promener en direction de Mariakerke, avec Tine et Laurent (humoriste et acteur Guga Baúl, ndlr). J’adore aussi aller manger au Yacht Club avec ma grand-mère. J’ai joué un monologue au Vismijn. J’espère que l’endroit saura garder son authenticité. Je suis une enfant de la mer et de ses remous, des punks et des nomades urbains.”
Votre frère, qui brasse une bière exceptionnelle, se demande toujours où en est votre carrière de chanteuse. On ne va pas parler de The Masked Singer, mais pourquoi ne chantez-vous pas plus souvent ?
“Le projet est en cours. Les choses prennent forme. Plus qu’avant. J’ai toujours été un peu chaotique, mais j’estime aujourd’hui que je n’ai plus rien à perdre. A condition que ce soit bien. Il faut aussi que j’arrive à lâcher prise. C’est le propre des acteurs, car la pression est omniprésente. On a continuellement l’impression que ce qu’on fait est perfectible. Or, le pire ennemi du bien, c’est généralement le mieux.”
Et à part ça, comment voyez-vous votre hiver ?
“Ma priorité, c’est de partir en vacances (rires). Ensuite, je poursuivrai l’écriture avec Felix (Van Groeningen, son mari, ndlr.). Je vais aussi jouer dans quelques spectacles l’année prochaine. Voilà pour les perspectives. Et fin janvier, il y aura évidemment le Festival du Film !”
Attendez-vous à une sélection audacieuse de films engageants, non conventionnels et incitant à la réflexion pour caractériser ce festival du film. Ne manquez pas de consulter le site web pour plus d'informations et le programme complet : une édition à ne pas manquer !