Pas de tripes, pas de gloire. C'est la meilleure façon de décrire la volonté d'entreprendre d'Els Vanbiervliet et Jeremy Levecke. Belle de Jour offre des plats purs et honnêtes qui regorgent de succulentes saveurs et qui sont préparés à partir de produits locaux. La journaliste Femke Vandevelde du quotidien De Morgen a posé cinq questions à Els, qui depuis toute sa vie vit à Ostende.
En tant qu’étudiante aux Beaux-Arts je travaillais déjà à temps partiel dans le secteur de l'hôtellerie. Quand j'ai eu 40 ans j'ai voulu changer de vie. J’avais envie de me mettre aux fourneaux. Et puis par hasard je suis tombée sur un charmant bâtiment à l'arrière du centre culturel De Grote Post. Après une rénovation complète, j'y ai installé ma cuisine et ouvert mon restaurant en 2013 et j’y suis toujours aussi heureuse. Nous avons même déménagé dans des locaux plus grands dans la Madridstraat. Je n'ai aucune formation en cuisine: tous mes plats sont issus de mon intuition. Peut-être que j'ai appris à cuisiner en ayant des enfants. Je crois qu'il est très important d’éduquer les enfants au plaisir de manger et au développement de goût. Il suffit d’exposer un enfant à des goûts différents et nouveaux pour élargir son répertoire alimentaire.
Avec le recul, je trouve que j'ai eu beaucoup de cran pour créer seule une telle entreprise. J'aime les défis et le sentiment de pouvoir m’attaquer à un projet.
Ma Tagliata di Manzo est non seulement mon plat signature, mais aussi le préféré de mes invités. La tagliata est généralement le premier plat qu'ils essaient chez Belle de Jour. En plus du chateaubriand biologique de chez boucher Mordan, j'utilise des légumes, des herbes et des fleurs provenant d'un jardin biologique. En général, lors de leur deuxième visite, ils osent s’aventurer vers d’autres plats. Vous ne pouvez pas vous imaginer ma satisfaction quand je vois l’un de premiers clients revenir une deuxième fois avec le sourire.
Restez fidèle à vous-même. Soyez vous-même autant que possible dans tout ce que vous entreprenez et essayez de faire ce que vous faites aussi bien que possible. Je ne parle pas seulement des plats que vous servez et de votre décor, mais aussi de la façon dont vous traitez vos invités. Essayez de réfléchir de manière conceptuelle à ce que vous voulez dire et à la manière dont vous pouvez le faire ressortir. Il est évidemment tout à fait normal que votre concept évolue au fil du temps, mais dans mon cas, il s'agit surtout de rester au plus près de l'essence du produit et de purifier au maximum les préparations. Dans ma cuisine, les exhausteurs de goût sont hors de question. J'essaie de revenir à l'origine d'un produit autant que possible.
Des poissons frais de notre mer du Nord, et surtout les espèces oubliées comme le grondin rouge, le merlu, ou la grande vive. Notre fournisseur habituel de poisson nous livre deux fois par jour. Les crevettes grises, par exemple, ne figurent au menu que si elles sont fraîches. S'il reste des crevettes après l'équipe du soir - ce qui arrive rarement ces jours-ci - j'ose les manger moi-même sans sel ni poivre, juste pures. Vous ne pouvez goûter des crevettes de cette qualité nulle part ailleurs, je suis prêt à le parier.
Mon endroit préféré est le musée Mu.ZEE pour son art magnifique, mais si j’ai vraiment besoin de vider ma tête, je prends le ferry pour l’Oosteroever. Rien de tel que d’une grande promenade dans la nature, le vent dans les cheveux.